
juillet 2, 2019
Partage d’une information concernant la diarrhée du voyageur
Diarrhée du voyageur
La diarrhée du voyageur, souvent d’origine bactérienne en région tropicale, est désagréable mais ne met que rarement la vie en danger. Il s’agit le plus souvent (contrairement aux gastro-entérites le plus souvent d’origine virale dans nos régions) d’une infection bactérienne, plus rarement d’une infection virale ou parasitaire.
Prévention:
- En faisant attention à ce qu’ils mangent et à ce qu’ils boivent, les voyageurs peuvent limiter l’ingestion de micro-organismes pathogènes et diminuer le risque de diarrhée sévère. Une hygiène élémentaire des mains diminue également le risque d’infections.
- Une prophylaxie antibiotique est toujours à déconseiller
- L’usage préventif de probiotiques n’est pas suffisamment étayé.
- L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) conseille de limiter l’usage d’IPP, ou de l’éviter si possible, en cas de voyages en région tropicale. Étant donné qu’ils augmentent le pH gastrique, les IPP sont en effet associés à un risque accru d’infections gastro-intestinales [voir aussi les Folia de novembre 2016].
- La priorité est donnée à la compensation de la perte hydrique. Pour les nourrissons et les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète, la prévention de la déshydratation par une solution de réhydratation orale est préférable; pour les autres personnes, tout liquide non infecté est adéquat (par exemple soupe, thé, jus de fruits, éventuellement accompagné de biscuits salés ou de chips).
Informations dans le Répertoire à propos de la réhydratation:Les solutions de réhydratation orale peuvent être préparées à partir de sachets de poudre disponibles en pharmacie. Ils contiennent un mélange d’hydrates de carbone et de sels, qui doit être ajouté à une quantité déterminée d’eau.– Pour la prévention de la déshydratation chez les nourrissons de moins d’un an, 10 ml/kg de solution de réhydratation orale peuvent être administrés après chaque selle liquide.– Dans le traitement de la déshydratation modérée (perte de 5% du poids corporel en eau), 50 à 75 ml/kg sont administrés par petites quantités régulières sur une période de 4 à 6 heures. Après réhydratation, l’alimentation normale peut être reprise, et tant que la diarrhée persiste, 10 ml/kg peuvent être administrés par épisode de défécation liquide.– En cas de déshydratation sévère (perte > 5% du poids corporel en eau), ou en cas d’échec de la réhydratation orale, une réhydratation parentérale peut être nécessaire, ce qui est plus souvent le cas chez les nourrissons.
Des antibiotiques peuvent être utilisés en auto-traitement dans certaines circonstances, mais une utilisation restrictive est recommandée car c’est un facteur de risque pour développer le portage et la propagation de germes multirésistants. Si les symptômes ne s’améliorent pas dans les 48 heures, il faut faire appel à une aide médicale (éventuellement plus tôt chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées).
En cas de diarrhée accompagnée de symptômes d’alarme
(c.-à-d.
(1) selles liquides au moins trois fois sur 24 heures et
(2) soit fièvre > 38,5°C,
soit une diarrhée mucopurulente
soit une diarrhée sanguinolente,
soit de fortes crampes abdominales),
des antibiotiques peuvent être utilisés en auto-traitement dans certaines circonstances, mais un usage restrictif est recommandé pour éviter l’apparition et la propagation de germes multirésistants.
La prescription d’un antibiotique pour l’auto-traitement de la diarrhée du voyageur doit en principe être limitée aux voyageurs qui effectuent un voyage d’au moins 16 jours en Asie ou en Afrique. Font exception à cette règle des 16 jours, les voyageurs du sous-continent indien.
Dans certains groupes à risque les voyageurs doivent toujours être munis d’antibiotiques à utiliser en cas d’urgence pendant le voyage (indépendamment de la destination et de la durée du voyage).
L’azithromycine (1 g en une seule prise chez l’adulte) est toujours l’antibiotique de premier choix.
Si les symptômes ne s’améliorent pas dans les 48 heures, il faut faire appel à une aide médicale. Le lopéramide est contre-indiqué dans ce type de diarrhée.
Dans la diarrhée incommodante sans symptômes d’alarme, les antibiotiques n’ont pas de place; le lopéramide peut alors être envisagé comme traitement de confort.

Dans de rares cas, la diarrhée peut être due à une infection par Entamoeba histolytica (dysentérie amibienne) ou par Giardia lambilia (giardiase). En ce qui concerne la dysenterie amibienne, l’auto-traitement (métronidazole, suivi de paromycine) peut être utile pour les voyageurs aventuriers ou ceux qui font de longs voyages [pour plus de détails, nous renvoyons aux “Sources générales].

Sources générales
Site Web de l’Institut de Médecine Tropicale